GÂCHIS REYNOLDS
Suppression des 256 postes de production sur le site de l'usine Reynolds de Valence qui fabriquait les stylos REYNOLDS (filiale du groupe Newell Rubbermaid). Ce blog tient une chronique, depuis Septembre 2005, des évolutions constatées dans la société, de la fermeture de l'usine et de l'après. Pour surfer, utilisez Firefox, un bon navigateur libre ! Powered by Blogger Fil de news. Lien copier-coller dans votre lecteur de news. |
12 juillet, 2006Réflexions sur la loi dite Dutreil.
En fait, le texte qui, dans l'argumentation de Mme Schorter Le Bret, est appelé loi Dutreil, est une reforme de la loi Galland de 1996 initiée par Sarkozy (alors ministre des finances) et reprise, tardivement, par Renaud Dutreil (ministre des PME, artisans et professions libérales). Cette loi Galland visait à l 'époque, à moraliser les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs. Les acteurs de la grande distribution, forts de leur faible nombre et de leur puissance d'achat (plus de 60 milliard d'euros que se partagent 6 centrales d'achats), imposent des conditions draconiennes à leurs fournisseurs. En effet, pour avoir les prix les plus bas, la grande distribution forçait alors des baisses de prix presque insupportables à ses fournisseurs. Dans cette loi, le seuil de revente à perte (interdite en France depuis 1963) est précisé en prenant en compte uniquement le prix d'achat du produit à la date de signature du contrat (ce qui exclu de fait la prise en compte rétroactive de marges arrières). Par ailleurs, cette loi devait aussi rééquilibrer la concurrence entre grande distribution et petits commerçants, en limitant la baisse des prix (sur laquelle les petits commerçants ne peuvent suivre). Si la marge avant (normale) est supérieure à la marges arrières (le service, ou supposé tel, facturé au fournisseur par le distributeurs), alors c'est de la vente à perte depuis la loi Galland. Les conséquences de cette loi Galland ont été une hausse des prix sur les grandes marques, alors que la grande distribution s'est faite plus agressive sur les prix bas via les MDD (Marques De Distributeur). Les grandes marques ont du compenser les exigences des distributeurs (marges arrières) en augmentant leur prix. C'est cette situation qui a conduit Nicolas Sarkozy (encore lui) alors qu'il était ministre des finances, a entamer une réflexion sur ce problème. Il fallait alors, selon lui, redonner du pouvoir d'achat aux français. Ici il existe toujours deux solutions, baisser les prix ou augmenter les salaire. Que croyez-vous qu'il privilégia ? La négociation entre représentants des distributeurs et des fournisseurs a largement était forcée par ce ministre et l'accord arraché plus que conclu, alors que M Sarkozy avait quitté ses fonctions. L'objectif était alors des baisses de prix sur les grandes marques de l'ordre de 5 %. Six moi après la mise en place de la reforme, on a pu constater que les prix des grandes marques avaient baissé en moyenne de 0,1 % et qu'une partie des marges arrières est repassée devant, ce qui impose des prix plus bas d'achat auprès du fournisseur. Par conséquent ce dernier doit améliorer sa rentabilité en interne (produire à un meilleur coût). En fait ce qui a réellement baissé, c'est la vitesse de l'augmentation des prix des grandes marques. En tant qu'usine, nous nous trouvons donc confrontés à un problème de rentabilité (heureusement, il existe des solutions aussi novatrices qu'écologiques !). Outre que, dans notre cas, les performances sont calculées avec des données obsolètes, nous nous retrouvons dans une situation de guerre des prix, avec une présence accrue des MDD. Tout pour plaire quoi. Je ne vais malgré tout pas accuser cette loi de tous nos maux, mais il est certain que cela ne nous aide pas. Je pense que ces conditions légales agissent comme un accélérateur. Le vrai problème, c'est cette surenchère dans les prix bas. Il est fondamental que le consommateur n'oublie pas le travailleur (au moins potentiel) en lui. Je me rappelle une campagne, il y a quelques années, qui disait : « nos emplettes sont nos emplois ». On est au coeur du problème. En fait, sans suggérer un mode de vie strictement monastique, il est bon de se poser la question de ce que l'on peut décemment acheter avec salaire 1484 € / mois (salaire mensuel net médian en France en 2004, tiré de ce document de l'INSEE). Fondamentalement, de quoi a-t-on effectivement besoin et à quel prix, pour être heureux ? Il ne faut jamais oublier qu'un prix d'échange bas a, tôt ou tard, un coût social élevé. Libellés : Politique posté par
DiogenePasCynique le 12.7.06.
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2 Commentaires:
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remarquable - qsui parle d'intelligence ?
ce n est pas cette loi qui fait que nous sommes hors course. Il suffit de regarder un rayon pour voir les parts de marchés perdues.
inoxcrom était il y a quelques temps ignoré. bic prend de l ampleur (gamme plus large),la mdd ignorée aussi prend de plus en plus de place (nous fournissons sur le même marché ....)Allez voir dans les rayons aujourd hui, nos plumes ne sont pas si novatrices, regardez dans les rayons, la concurrence est de plus en plus présente . Ah au fait comment fonctionne le site pilot ???