GÂCHIS REYNOLDS

Suppression des 256 postes de production sur le site de l'usine Reynolds de Valence qui fabriquait les stylos REYNOLDS (filiale du groupe Newell Rubbermaid). Ce blog tient une chronique, depuis Septembre 2005, des évolutions constatées dans la société, de la fermeture de l'usine et de l'après.

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31 août, 2006

Rhinocéros.

Cette pièce, Rhinocéros, a, je crois, été écrite juste après la seconde guerre mondiale alors qu'une partie de la population, par peur, passivité, petites lâchetés, imbécillité, ignorance (voir le film de Louis Malle, Lacombe Lucien) ou opportunisme ; s'était dit qu'il n'était pas forcement mal qu'une autre partie de la population soit exterminée à la chaîne. Dans cette pièce d'Eugène Ionesco, les personnages se transforment successivement et progressivement en rhinocéros. Cette transformation est inconsciente et est perçue comme naturelle par les intéressés. C'est à cela que je pense, ou plutôt, cette image s'impose douloureusement à moi lorsque j'entends, j'écoute le discours de la direction. Derrière les chiffres, forcement vrais et irréfutables parce que des chiffres, je ne vois que le vide. La raison a en effet laissée la place, progressivement à la croyance. Un discours de la fatalité, du « on y peut rien » du « c'est la loi du marché » et autres fadaises, relayé ad nauseam par la quasi totalité des média. Un discours qui, au cours de 50 dernières années a été tant et tant matraqué qu'on le trouve naturel. Naturel parce que c'est effectivement sa fonction que de paraître décrire l'ordre naturel du monde. Un discours qui occupe tout l'espace et qui empêche les propositions alternatives de se faire entendre. Un discours omniprésent et unique (on parle de pensée unique, ce qui n'est pas sympa pour la pensée !) qui n'est rien moins que la voix d'un totalitarisme. Soft, certes mais un totalitarisme quand même puisqu'il n'admet pas la contradiction. Il y a dans ce discours un fatalisme en forme d 'évidence. Un discours, enfin, qui ment quand il dit Plans de Sauvegarde de l'Emploi lorsque on licencie 256 personnes. Le débat du Livre IV ne cherche pas à confronter des vues contradictoires, mais à nous convaincre, pauvres ignorants, que malheureusement la direction a retenu la seule solution possible. Ce qui me gêne dans ce discours, qui heurte gravement ma conception de l'être humain, ce n'est pas tant l'opinion de la direction, que la façon dont elle est forgée. Son argumentation est en effet basée sur des inexactitudes, des contresens voire des arguments faux . De même qu'une maison solide bâtie sur des fondations de verre ne peut tenir, une démonstration bâtie sur des présupposés faux ou inexacts est probablement fausse, ou si elle est juste, c'est par hasard, mais dans ce cas il faut refaire une démonstration solide pour en garantir la véracité. Tout vérité affirmée sans preuve est de l'ordre du dogme, de la croyance ou du religieux. L'histoire nous enseigne que les décisions prises sur ces bases conduisent le plus souvent à des erreurs et à des drames. Pourtant, le politique et la volonté des hommes peuvent et doivent soumettre les forces économiques, comme l'a démontré Keynes. Sinon, c'est la barbarie. Pour les plus fous d'entre-vous, un livre en ligne (La société du spectacle, partie 1, partie 2, existe aussi en folio) écris en 1967 par Guy Debord, toujours d'actualité.

Les représentants de la direction, croyant dur comme fer à leur argumentaire (à moins que ce ne soient d'excellents acteurs !), sont donc au mieux, désolés de ce qui arrive. Ce qui est grave, c'est qu'ils ne remettront pas en cause leur credo. Ils sont donc appelés à refaire les mêmes erreurs, à ne pas tirer d'enseignements de cette situation et en toute bonne conscience qui plus est.

Hier, les représentants du personnel ont bataillé presque 5 heures sur environ 17 pages du livre IV au cours du CE. La veille, ils ont fait le même travail à Paris dans le cadre du CCE. Il faut tout, absolument tout démonter de ce texte. Alors, on fait des découvertes. La direction fini par reconnaître, du bout des lèvres, que l'organisation du groupe en Europe est peut être trop complexe, peut-être trop coûteuse, peut-être pas exactement la plus efficace ... Peut-être ... Pour que cet indispensable travail de démontage du texte soit fait dans de bonnes conditions, et pour que l'échange soit loyal, il faut du temps, tout le temps nécessaire. C'est en effet un travail intense dont on sort vidé, vraiment. Ce temps doit être accordé sans contreparties. Sinon, ce n'est pas loyal. M Pierre Leclerc, DRH pour l'Europe du sud et sportif accompli (c'est un coureur de grand fond), pourrait au moins garantir cette loyauté de l'échange. Actuellement, la pression sur le temps est telle que cette loyauté n'existe pas. Personne, je crois, ne souhaite voir son nom et sa réputation associés à un combat inégal, certainement pas, en tous cas, un sportif. Je me trompe ?

M Denis Terrien, directeur de Sanford Europe ne s'est, à ma connaissance, toujours pas exprimé sur le sujet. Je pense qu'il devrait. A son niveau, en effet, il n'est pas d'hommes de paille, mais des responsables. Ils doivent assumer les décisions qu'il prennent, il doivent aussi assumer leurs responsabilités sur l'enchaînement des événements, sur les choix de gestion qui conduisent à cette situation. Nous savons tous que la perfection n'est pas de ce monde, aussi, les erreurs sont pardonnables. Seule la persistance de situations fautives ne l'est pas. Le silence n'aide pas non plus à clarifier la situation.

Hier toujours, les enfants du personnel sont venus à l'usine dans un bel ensemble, soutenir leurs parents. Arborant tous le tee-shirt qui va bien, ils étaient là, souriants et espiègles. On a même entendu la Marseillaise ! C'était chic de leur part. C'est sûr que pour la rentrée, ils vont en parler de Reynolds dans leur classe, ils vont en chatter du Reynolds sur MSN ! C'est sûr aussi que les enfants restent des prescripteurs d'achats dans le choix des marques. Quelles vont être les conséquences sur la marque Reynolds ?

Enfin le chômage serait passé sous les 9 % de la population active. L'arrogance et la désinformation gouvernementale ne s'arrêteront donc pas ?


posté par DiogenePasCynique le 31.8.06. Lien vers ce billet

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29 août, 2006

Mobilisation réussie.

C'est aujourd'hui que s'ouvre officiellement le Livre IV, soit l'argumentaire économique que soutient la direction pour fermer le site de production. Les salariés, suite à l'assemblée générale de ce matin, sont allés à la rencontre des clients d'un grand supermarché local, à quelques centaine de mètres (à vol d'oiseau), de l'usine. Des tracts ont donc été distribués de façon fort civile aux clients venus faire leurs courses pour la rentrée des classes. Un dialogue s'est parfois engagé comme il arrive entre êtres humains. Après avoir rassuré les forces de sécurité du supermarché, légèrement inquiètes de voir débouler une bonne centaine d'individus en rangs serrés (je crois qu'ils n'avaient pas été prévenus !), l'opération a pu se dérouler dans le calme et une certaine bonne humeur malgré l'aspect dramatique de la situation. Le sentiment général reste la solidarité. La marque Reynolds est instantanément reconnue et associée au monde de l'école, ce qui contribue sans doute à rendre le combat des salariés populaire. Pour l'instant, la démarche marketing de la direction est d'associer la marque Reynolds au licenciement de 256 salariés et à la fermeture d'une usine. Un choix innovant il est vrai mais peut-être hasardeux tant on a du mal à en comprendre les fondements et à en prévoir les résultats.

Rentrant de cette opération, nous avons eu nos tee-shirts marqués aux couleurs de notre lutte « Reynolds n'écrira plus vos histoires ? », avec un point d'interrogation d'espoir vrai, qu'on se le dise, qu'on le dise tout court et qu'on le répète ! Le succès est tel qu'une autre commande est en cours ! La technologie n'étant pas encore mûre, il n'est pas disponible en téléchargement, aussi, rendez-vous auprès des représentants du personnels ! Dans l'usine, il y ceux qui l'ont, et les autres ...



posté par DiogenePasCynique le 29.8.06. Lien vers ce billet

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27 août, 2006

La rentrée (pas) ordinaire d’une mère de famille sans histoires...

Retour de vacances, les valises à peine posées il faut penser à la fameuse rentrée des classes. Déjà les reportages télé foisonnent, et me foutent le bourdon. Tous ces gosses chichiteux qui s'interrogent sur leur "tenue" rentrée des classes ou qui sollicitent leurs mères ( oui c'est encore souvent les mères qu'on voit dans les reportages, triste constat ) pour acheter tel agenda, cahier, classeur, trousse, cartable ( pardon on dit sac à dos cartable c'est vraiment "out"), avec leur marque préférée inscrite discrètement( mais ostensiblement parce que maintenant c'est comme ça il faut porter de la marque mais d'une façon discrète juste que ça se voit un peu mais pas trop ) sur l'objet, et ces mères, l'air hagard ou dépassé qui essaient timidement d'influencer leur progéniture pour acheter moins cher, moins beau, moins chic, moins tout. Ouille ouille ouille mais où vont-ils chercher leurs sujets de reportages. ( je suppose à Paris dans certains quartiers ) Après 3 soirs de traitement télévisuel, vaguement migraineuse, je me dis : bon c'est temps avant la folie de début septembre allons y. Mais cette année est différente, je suis salariée d'une entreprise dont la rentrée scolaire est le symbole et je sais que peut-être dans quelques mois plus rien ne sera jamais comme avant. Alors je me réunione, je me concerte et je prends la décision de parler à mon fils, le dernier, juste 13 ans et déjà beaucoup de tempérament. ( les deux grands ont choisi depuis quelques années déjà la version minimaliste du lycéen ou étudiant qui consiste à n'avoir qu'un trieur en carton recyclable, qui tiens environ 2 ans avant de rendre l'âme dans une bouillie de papier mâché ....) Je ne suis pas sure qu'il accepte pour la 3ème année consécutive de recycler le vieux sac qui appartenait déjà à son frère, et sa trousse de l'an dernier qui, avec son air usé, aborde encore malgré tout fièrement les décorations inscrites au feutre indélébile, des couleurs de l'OM ( oui c'est un fervent défenseur de l'OM, on a les enfants qu'on peut !)..Je prends mon temps, et je lui explique calmement. La mondialisation, le capitalisme, les actionnaires, le libéralisme, les p'tits enfants qui travaillent 15 h de suite au fond d'un atelier mal éclairé, les multinationales bref un condensé de "l'horreur économique" version entrée en 4ème. Au bout d'un moment il me dit: Ecoute, m’an, je n'ai pas que ça à faire, tout ça j'y baigne dedans depuis un moment, tu comprends je suis encore en vacances, alors tout’ manière j'ai pas de temps à perdre à traîner dans les grands magasins. Donc on va faire au plus vite, au plus près, (sous entendu le petit supermarché à 10 mn de la maison, où le rayon, soit une rangée, rentrée des classes s'est péniblement installé entre les casseroles et les brosses à dents.) Le soir même, liste des fournitures en main, nous faisons le tri dans son bureau de l'an dernier, poubelle à droite, récupération à gauche. Tout est passé au crible d'un usage répété. Des essais intensifs de fermeture/ouverture des classeurs et du cartable ( il sera encore pour cette fois ci décrété valide…) conduisent impitoyablement au tas de gauche ou de droite.. Heureusement il est encore supporter de l'OM ce qui facilite la récupération de la trousse. Le lendemain matin, armé de la liste revue et corrigée, nous mettons 20 mn à trouver dans le rayon, le classeur, le cahier super format (on se demande maintenant à quoi servent les autres cahiers, les profs ne veulent plus que les "super "formats parce que c'est plus facile pour les polycopiés, y'a pas besoin de les recouper, il suffit de les coller) et quelques blocs de feuilles. J'ai voulu vérifié à chaque fois le lieu de fabrication, mais c'est mission impossible, il y a bien inscrit le lieu de distribution mais pas de production. Alors j'ai choisi les références qui semblent solides, mais je me disais: c'est comme pour nous, qui peut deviner que notre bon vieux stylo Reynolds est en train de traverser une crise majeure, que peut-être demain celui qui croit acheter un produit français parce que marque connue de tous, intégrée dans le patrimoine scolaire, achètera un produit tunisien ou chinois. Et je crois que là devant le rayon, mieux que l'explication économique de la veille, mon fils a compris. Alors on a terminé nos courses, 20 euros pour cette rentrée ci, les stylos sont encore fourni par l'entreprise, des stylos encore produits en France ....j'avoue avoir "oublié" le petit répertoire pour les arts plastiques, parce que celui de l'année dernière a fini comme répertoire téléphonique, les multiples intercalaires pour la techno, les "sciences et vie de la terre", la musique, et fait un lot groupé pour tous, les innombrables paquets de feuilles doubles, simples, perforés, à petits carreaux, à grands carreaux, de couleurs, demandés par chaque professeur, à croire que nos enfants passent les 10 mois scolaires à gratter, gratter, gratter, sans répit, des pages et des pages...Avec tout ce qu'ils sont sensés écrire, on devrait pourtant pouvoir en vendre des stylos....

Et puis on est rentré à la maison, et j'avais comme une envie de vomir…C’est sure cette rentrée scolaire là n’a finalement rien d’ordinaire…

Ce billet est rédigé par Ella. Merci à elle (sacré toi !).

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posté par DiogenePasCynique le 27.8.06. Lien vers ce billet

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26 août, 2006

Vouloir.

Certains commentaires et discussions laissent parfois penser que c'est déjà perdu. Rien n'est perdu avant de s'être battu ! L'outil industriel est en état de marche, le personnel est capable, à la moindre sollicitation positive, de le faire tourner avec un rendement honorable. L'usine, malgré l'argumentaire économique (de pure forme, je le rappelle) de la direction, peut concevoir, essayer, produire et livrer dans les délais des instruments d 'écriture à des prix compétitifs avec une grande réactivité. Nous avons donc des arguments solides qui, s'il n'est pas certain qu'ils assurent la victoire, ne peuvent être ignorés. Notre besace n'est donc pas vide. Aussi, tant que nous aurons des munitions, il faudra s'en servir. Comme dans toute bataille, il est possible qu'après moult assauts infructueux, à bout de force, d'énergie et de cartouches, il faille se replier. Alors, oui, et seulement à ce moment-là, pas avant, on pourra parler d'un après Reynolds. Pour l'instant nous n'en sommes qu'à la mise en place du front. L'ouverture du livre IV se fera mardi 29 août. Ce front est juridique autant qu'économique. La bataille se passe sur ce terrain. Le jour de l'ouverture du Livre IV (la note économique) à Paris, il y aura une assemblée générale du personnel Reynolds sur le site de Valence afin de faire un point de la situation. Il est indispensable que tout le monde soit au rendez-vous, mardi 29 entre 9:00 et 10:00.

Actuellement, parmi les leviers qui nous manquent, il y a l'audience nationale. Je relance un appel, il est sans doute quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît un ministre, un journaliste ou qui que se soit. Même si le lien est lointain, il faut qu'il ou elle entre en contact avec les représentants du personnel. Diverses initiatives sont en cours mais toutes ne sont pas certaines de réussir. Aussi il faut multiplier nos chances pour les augmenter. La rentrée des classes, comme symbole fortement lié à la marque Reynolds, est un moment opportun. Enfin, nous entrons dans une phase de campagne électorale au cours de laquelle des sujets tels que l'emploi doivent supplanter des sujets tels que la sécurité. Nous devons y prendre part car notre situation est exemplaire en ce sens qu'elle réunit tous les travers d'un libéralisme économique incontrôlé. La gauche institutionnelle doit prendre cette situation en compte sans quoi, les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, un second 21 avril n'est pas à exclure. Or la situation s'est plutôt aggravée.

Sinon, une idée comme ça en passant, pour faire connaître notre lutte. Ella (sacré toi !) évoque la campagne de pub de Bic, que personnellement je trouve géniale. Cette pub est basée sur le buzz. Il s'agit de petits films rigolos que les gens ont envie de diffuser par e-mail à leurs amis. Nous avons les moyens techniques de faire de telles animations. Cela peut être un petit film (format mpeg, avi ou wmv) ou un diaporama power-point (format pps). Il manque un scénario de vingt à trente secondes avec une chute amusante. Je sais, ça va pas être facile, mais nous avons des personnages, notamment à la direction, qui ont tous de clowns ! Une musique sympa par exemple, celle des Stealers Wheel, Stuck in the middle with you (les bonnes vieilles années 70 !) dont le refrain dit : « clowns to the left of me, jokers to the right, here I'am, stuck in the middle with you » (Des clowns à ma gauche, des plaisantins à ma droite, me voilà avec toi, coincé au milieu. Je crois que c'est l'histoire d'un type qui se retrouve piégé dans une soirée de nases). Des personnes parmi nous ont fait preuve d'une grande créativité, c'est donc à notre portée. Alors, « Silence sur le plateau ! Restructuration, scène première, plan numéro 1, Moteur ! ».


On ne peut pas forcement tout ce qu'on veut, mais le pire, c'est de s'interdire de vouloir (relire la pédagogie et la tristesse).



posté par DiogenePasCynique le 26.8.06. Lien vers ce billet

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25 août, 2006

Ailleurs.

Il n'y a pas qu'à Valence que ça restructure. Nos collègues du centre logistique de Newhaven subissent aussi les conséquences de la stratégie de Newell Rubbermaid et du plan Acceleration. Cela ne devrait pourtant pas être une surprise. En effet, Mme Shorter Le Bret nous avait dit, le 29 juin dernier, qu'il existait 14 centres logistiques en Europe, soit un peu trop dans une organisation dite rationnelle. L'article ci-contre du journal Eastbourne Today évoque le transfert de l'activité logistique de Newhaven vers Birmingham. Je vous en propose une traduction que j'espère fidèle.


46 suppressions de postes alors qu'une entreprise de stylos ferme son centre de Distribution



Une coupe de DIX pour cent dans la main d'oeuvre est possible dans une entreprise locale si sa logistique déménage à Birmingham.


Les stylos Parkers à Newhaven, appartenant à la marque Sanford, une filiale du groupe Newell Rubbermaid, a annoncé la semaine dernière un projet de déménagement de la logistique à Birmingham et a dit au personnel qu'une période de consultation de 30 jours aurait lieu.

Quarante six emplois seraient perdus si le centre de distribution fermait, ce qui pourrait se produire en janvier prochain.

Mais on espère que beaucoup de ceux menacés trouveront de nouveaux postes au sein de l'usine et du service commercial du site de Newhaven.

Un porte-parole de la compagnie a dit que 28 emplois ont été identifiés comme vacants dans d'autres zones de l'usine et que des postes supplémentaires pourraient être disponibles dans les 30 prochains jours (L'usine de Newhaven compte une forte proportion de personnel intérimaire NDT)

Steve Heft, directeur industriel et logistique de Sanford Europe a dit que « proposer la fermeture du centre de distribution de Newhaven a été extrêmement difficile et la décision a été le résultat d'une analyse exhaustive de toutes les possibilités. Cette décision ne reflète en aucune manière la qualité du personnel du centre de distribution de Newhaven ».

« La proposition et une partie de l'initiative globale pour augmenter l'efficacité industrielle. Cela comprend une révision des fonctions de distribution et de transport dans le Royaume Unis qui a conduit à la demande de fermeture du centre de distribution de Newhaven et à concentrer les activités de distribution sur un seul site, à Fradley Park, près de Birmingham. »

« Si la décision de fermer le centre de distribution est prise, nous feront tout ce que nous pourrons pour fournir des informations et de l'aide aux employé concernés. »

Le député local, Norman Baker a dit « il est évidement malvenu que 46 emplois soient perdu aux stylos Parker, surtout pour ceux qui sont touchés. »

« J'ai cependant parlé avec la direction à Newhaven, et je suis assuré que le futur de l'usine elle-même n'est pas en question. »

« En effet, j'ai compris que la société a investi récemment un demi million de dollars dans de nouvelles capacités de production sur le site, ce qui est un signe clair de la confiance du groupe possesseur des stylos Parker dans le personnel de Newhaven. »

M Baker a dit qu'il rendra visite sous peu à l'usine pour discuter plus en détail et voir les investissement faits.

Il reste donc 13 sites logistiques en Europe. Quid du centre logistique de Malissard ? Dans le secteur de la R&D, qui semblait pourtant épargné par le projet de restructuration, des doutes naissent alors qu'apparaissent des signes funestes. Un logiciel très spécifique de gestion de l'innovation et de recherche de brevet (si j'ai tout bien compris !) était utilisé. Malheureusement, le renouvellement de la licence de ce logiciel complexe est suspendu (ou annulé, allez savoir.) à Valence comme à Nantes. La raison en serait financière. Je ne suis même pas certain que l'on puisse encore accéder aux données déjà emmagasinées grâce à ce logiciel. Non seulement, le groupe souhaite se priver des compétences locales liées à la production, mais il choisi aussi d'hypothéquer son avenir en ne soutenant pas son innovation. Pendant ce temps, on apprend sur le journal régional 19/20 du 24/08/06 de France 3 Rhône-Alpes que le site Pilot d'Allonzier-la-Caille, en Haute-Savoie, est passé en 10 ans de 14 à 160 employés. Il est donc possible de produire des stylos en France et même d'en produire de plus en plus. Simplement, la direction que nous subissons ne sait pas faire cela. Elle sait détruire, mais pas construire. Un que nous n'avons pas entendu sur le sujet, alors qu'il s'est répandu dans deux ouvrages (ici et ), c'est Denis Terrien. Je crois qu'un manager aussi exemplaire, intervenant aux universités d'été du Medef pour y distiller ses conseils et analyses, devrait, au minimum, expliquer la stratégie d'une société dont il est le directeur Europe. Mais peut-être reste-t-elle à construire ?


Sinon, je ne peux passer sous silence la véritable opération commando intervenue dans la nuit de lundi à mardi dernier. Fluide comme le vent et rapide comme l'éclair, une équipe préparée et déterminée a inscris des slogans sur le chemin de l'entreprise. D'aucun pourrait y voir les méfaits de vandales alors qu'il est évident que ce travail s'inscrit dans la continuité de l'oeuvre artistique de Keith Haring, le célèbre peintre new-yorkais ! Quand la tactique s'associe à l'art pour servir la lutte sociale. Bon, la direction, peu sensible à l'art pictural (l'art bourgeois est souvent pompier !), a décidé de renforcer le gardiennage. Et ignares en plus ! Personnellement, je ne déteste pas le travail de Kristo. A quand l'opération emballons les bouffons ?


posté par DiogenePasCynique le 25.8.06. Lien vers ce billet

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22 août, 2006

Solidarité.

La direction mène une stratégie de déception. Il s'agit de diviser et démoraliser les troupes. Comment est-ce que cela fonctionne ? Il s'agit principalement de faire comme si de rien n'était, et de faire croire que la direction agit pour le bien des salariés en souhaitant que la procédure de fermeture soit expédiée rapidement, que les machines tournent etc. Tout cela est faux bien entendu, mais le discours existe et trouve des oreilles attentives quoiqu'un peu naïves. La situation réelle est la suivante. La direction a dévoilé ses intentions suite à une intense pression, fin juin. Avant, elle niait mollement. Elle semblait alors prête à faire son annonce juste à la veille des vacances. Une façon de faire ignoble, selon un juriste de notre connaissance. Ensuite, malgré des promesses de traiter l'affaire au niveau local, il semble que des difficultés interviennent sur ce point. Nous savons désormais que la parole de M Leclerc n'est pas d'évangile (mais peut-être n'est-il qu'un porte-voix ?), et qu'elle est sujette à fluctuations, oublis et contradictions. Nous savons que la direction a un calendrier qu'elle souhaite respecter pour fermer le site. Il n'est pas dans notre intérêt qu'elle y arrive facilement. Naturellement, la direction tiendra bientôt un discours du style « c'est de la faute des syndicats si nous ne parvenons pas à un accord, si cela traîne, si vous ne pouvez postuler aux opportunités qui se présentent à vous ». C'est effectivement de bonne guerre. C'est effectivement faux, aussi. La direction se moque éperdument de ce qui peut nous arriver après la fermeture du site. Il faut que tous comprennent cela, dans leur tête, dans leur coeur et dans chaque fibre de leur être. La direction est là pour fermer le site le plus vite possible et le moins cher possible. Une des conséquences accessoires, c'est qu'il faudra déménager des machines, une autre conséquence accessoire, c'est qu'on se retrouvera dehors. Toutes les demandes qu'elle peut formuler directement ou indirectement vont dans ce sens. Tout le reste n'est que manipulation, voire mensonges éhontés. Il est vrai que les meilleurs mensonges sont ceux que l'on souhaite entendre, surtout lorsqu'ils sont distillés avec une feinte sollicitude ...

Les syndicats sont tout à fait conscients que la situation, ainsi que l'incertitude et l'attente qui l'accompagnent sont difficiles à supporter. Néanmoins, il est nécessaire d'apporter la démonstration que la fermeture de Reynolds n'est pas justifiée. Et il faut du temps pour cela, car c'est un travail complexe qui exige divers intervenants. Les chances de retrouver un emploi sur Valence, sont minces, aussi, la sauvegarde du site est primordiale pour nous. Elle passe notamment par la démonstration de sa viabilité économique.

Notre principal atouts est notre capacité à rester un groupe soudé et solidaire, même dans la pire adversité. Cela passe forcement par la confiance. Certains seront tentés de jouer perso, d'aider la délocalisation. Qu'ils ne rêvent pas trop tout de même, il gagneront au mieux un ou deux mois de mission, peut être une petite prime et basta. Ils perdront par contre le respect d'eux-même et la confiance de leurs collègues. Et finalement, ils perdront aussi leur boulot. Personnellement je trouve que c'est cher payé un gain somme toute modeste. L'alternative est simple ; être ou ne pas être un être humain digne de ce nom.

Pour terminer une citation (prise sur Rezo.net) de Jean Rostand (le biologiste humaniste) :

« Un seul remède, si l’on en peut user : aimer plus fort qu’on ne souffre ».




posté par DiogenePasCynique le 22.8.06. Lien vers ce billet

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19 août, 2006

Reprise.

Ce n'est pas encore tout à fait la rentrée, mais déjà, les vacances appartiennent un peu au passé. Je m'y remets ! Un sacré bonhomme, Maurice Kriegel-Valrimont, a profité de ce qu'on regardait ailleurs pour s'éclipser, dans un honteuse indifférence (sauf le Canard Enchaîné). Sur le lien, vous pourrez aussi écouter ce qu'il avait à dire, une belle leçon de courage, de détermination ; d'humanité tout simplement. Requiescat in pace !

D'autre courageux déterminés, directoriaux eux, profitant de ce que tout le monde n'était pas revenu, ont paraît-il déambulé, baguenaudé, dans l'usine avec un appareil photo en mitraillant à tout va. Gare à la mitraille ! Mais alors, quel était le but de ce sympathique reportage photo ? On a déjà vu le poids des maux, verra-t-on le choc des photos ? Drôle de souvenirs de vacances en tous cas.

Enfin cet été aura vu l'ouverture de la chasse aux enfants, plus récemment celle de la chasse aux squatters et le fichage de leurs amis. Qui seront les prochains indésirables ? Tout ça a un sale goût d'ordre brun. Qu'elle soit petite ou borgne, la bête reste immonde.

Enfin, last but not least, le Canard Enchaîné , encore lui, évoque la restructuration de Reynolds dans sa page 4 du numéro de mercredi dernier.


posté par DiogenePasCynique le 19.8.06. Lien vers ce billet

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02 août, 2006

L'Amérique s'inquiète.

Au hasard de l'interweb (qui, il est vrai, fait bien les choses), j'ai trouvé l'article ci-contre du journal The Journal-Standard. J'ai tenté de le traduire afin de vous en faire profiter. Voici :


ÉDITORIAL DE J-S : les salaires de PDG rendent le public furieux.


La question : La SEC (Securities and Exchange Commission, équivalent de la COB, le gendarme de la bourse, NDT) révise les règles de publication des salaires des directeurs.


Notre opinion : Les salaires exorbitants et les stratégie inadaptées dans les affaires menacent le capitalisme et la classe moyenne Américaine.

Les PDG et leur apologistes du Congrès et d'ailleurs semblent ne pas comprendre pourquoi le public est si furieux de la montée en flèche des salaires des PDG.

Pourquoi, se demandent-ils, en gros, les travailleurs de la classe moyenne – dont les salaires médians réels ont stagné depuis 2000 – seraient dérangés que le président d'un groupe comme Exxon-Mobil glisse vers la sortie avec 400 millions de dollars en temps de guerre alors que les américains payaient 3 dollars le gallon (3,785 litres, NDT) d'essence ?

Qui plus est, la vieille excuse qui veut que le salaire du PDG soit lié aux performances du groupe sonne faux quand on voit des PDG comme l'ancien patron de Newell Rubbermaid, Joe Galli, qui avait rudement bien déménagé des opérations du groupe en dehors de Freeport , avant que de présider au déclin abrupt des ventes. Selon les documents de la SEC, Galli a du recevoir 2 ans de salaire (1,2 millions de dollars par an), un bonus d'une valeur d'à peu près 1,5 million de dollars et une prime forfaitaire de 775 000 dollars quand il a quitté le groupe. L'ancien homme de main de Black & Decker a aussi inscrit 2 ans d'assurance maladie sur l'ardoise du groupe et a eu 100 000 dollars pour sa nouvelle « recherche d'emploi ».

Et qu'a obtenu Newell Rubbermaid en retour ? Galli a été nommé sur la liste des « Plus Mauvais Managers de l'année 2003 » du magazine Business Week, après que l'action ait chuté de 25 % cette année là. Durant le règne de Galli, il a fermé 80 installations et rapidement annoncé que le pourcentage de travail fait dans des pays à bas coût de main-d'oeuvre ferait un bond de 5 à 50 %. Bon boulot, Joe.

Maintenant, dans un scandale qui pourrait s'élargir, au moins 50 groupes cotés font l'objet d'enquêtes pour des options antidatées, la pratique illégale de manipuler le stock-options permet de remonter la valeur vers les cadres les mieux payés du groupe. Le scandale pourrait s'élargir, et perturber le marché pour des mois voire des années.

Les souvenirs de Worldcom et Enron, ajoutés au scandale des options antidatées et le rassemblement de la colère populaire sur les salaires de PDG, ont finalement poussés la SEC à passer la vitesse supérieure, quand le président Christopher Cox a annoncé les règles révisées sur les salaires des hauts cadres qui exigent que les firmes révèlent plus d'informations sur les salaires des PDG et les délais accordés sur les options. C'est la première fois depuis 1992 que les règles sur les salaires des PDG et la publication de ces salaires, sont mises à jours.

Les PDG des 500 plus grands groupes ont été payés en moyenne 11,75 millions de dollars en 2005, selon une enquête détaillées dans le Boston Globe, prouvant, entre autre choses, qu'expédier des emplois américains vers le Chine ou l'Inde est un bon job si vous pouvez l'obtenir.

Les nouvelles règles représentent une reconnaissance tardive du fait que l'inflation des salaires de PDG et une gestion déphasé incitant à un profit boursier à court-terme plutôt qu'à une bonne performance de groupe sur le long terme, sont mauvaise pour le capitalisme et la classe moyenne américaine qui se bat.

Pour preuve, il n'est pas besoin de regarder plus loin que Freeport, un endroit où nous sommes sûr que Galli ne repassera pas de sitôt pour toucher sa paye.


Je ne crois pas avoir fait de contre-sens dans la traduction. Comme quoi, tous les américains ne sont pas avides et assoiffés de dollars ! En tous cas Galli en prend pour son grade ! Il faut savoir que dans un groupe, généralement, on s'inspire de ce qui a déjà été fait en matière de licenciement pour les suivants. Les chiffres donnés dans l'article vont donc donner aux syndicat, une idée des sommes à négocier s'ils n'arrivent pas à convaincre la direction de renoncer à la fermeture du site ... Enfin bon, attendez un peu avant de téléphoner à votre agent immobilier !

Il est aussi intéressant de voir que la classe moyenne américaine s'inquiète, et elle a raison, de son devenir face aux excès de gestion des groupes transnationaux. Il existe en Amérique des villes complètement sinistrées après la fermeture massive d'usines (notamment dans le secteur automobile), qui ne sont pas sans évoquer les villes abandonnées qu'on voit parfois dans les westerns. Je n'aimerais pas que la même chose arrive à Valence. En fait, contrairement à la majorité des américains, les dirigeant dont il est question ici, n'ont aucun sentiment patriotique, ils sont sans fois ni lois, juste avides. Rien, actuellement, ne permet de dire que que M Ketchum est différent de son prédécesseur, comme peut nous en convaincre la situation actuelle.

Enfin, il y a pire que nous (oui, ça existe), les Poliméri, à Grenoble, lisez donc cet article, c'est désespérant et je peux tout à fait comprendre que cela puisse inspirer des actes désespérés.


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posté par DiogenePasCynique le 2.8.06. Lien vers ce billet

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01 août, 2006

Restons groupés !

Je ne sais fichtre pas ce qui se passe sur le serveur de Blogger. Des choses étranges en tous cas ! Je rectifie quand je peux.

Bon, l'actualité étant un peu moins prenante ces temps ci, je posterai sans doute moins souvent. J'espère que ceux qui sont en vacances en profiteront pour décompresser et revenir en forme et motivés pour la lutte qui nous attend. Il faudra, et c'est le plus important, rester unis et ne pas se tromper d'ennemis. Pour être clair, l'ennemis n'est pas le voisin, mais la structure qui nous vire et ces representants. L'ennemis surtout, c'est la division de nos forces.


posté par DiogenePasCynique le 1.8.06. Lien vers ce billet

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Recherche

Web Restructuration

Quelques liens sur le reclassement.

Cette section s'affiche au bas de toutes les pages du blog. elle propose une sélection de liens vers des sites qui peuvent être utiles.

La Base de données Altedia vous permet, si vous avez un compte (demander les codes à un conseiller Altedia, à l'antenne Altedia.) de vous connecter à une base de donnés contenant des offres d'emplois identifiées. D'autres sites pour laisser un CV ou chercher des offres d'emplois : ANPE, Monster, JobMeeters, Carrires On Line, RhoneAlpesjob, Pôle Local d'Orientation du Grand Valentinois. On peut aussi viser le soleil : DOM Emplois, Runion Job, DOM-TOM Jobs. Pour les plus motivés, l'emploi à l'étranger : Job center (Grande Bretagne), EURES - The European Job Mobility Portal. Pour les cadres et techniciens : Cadre Emploi. Emploi spécialisé et interim : ADECCO, Kelly Scientifique.

Des modèles (format Word) de CV : AllCV.

D'autres faons de travailler. Le portage salarial : ITG, Portage +. Ce type de statut permet d'être indépendant en conservant un statut de salarié. Idéal pour tester l'idée avant de se lancer. En indépendant : Freelance.Com. Les Sociétés Coopératives Ouvrières de Production (Scops) : Scop Entreprises. Chambre de commerce de la Drôme, Agence Pour la Cration d'Entreprise (APCE).

Les réseaux : Xing (Open BC), Viaduc - Viadeo.

Le chômage : ASSEDIC, Actu Chômage (un site militant d'actualité, à suivre !).

Si vous n'avez pas internet mais souhaitez quand même disposer gratuitement d'une adresse électronique (accessible de n'importe quel ordinateur, cellule Altedia, cyber-café etc.) : La Poste, Yahoo, Hotmail et GMail (sur invitations ).

Des outils libres et gratuits : Navigateur internet Firefox, messagerie Thunderbird, suite bureautique Open Office, et tout le reste sur Framasoft. Vos applications libres et portables sur votre clef USB : Framakey, PortableApps.com.