GÂCHIS REYNOLDS

Suppression des 256 postes de production sur le site de l'usine Reynolds de Valence qui fabriquait les stylos REYNOLDS (filiale du groupe Newell Rubbermaid). Ce blog tient une chronique, depuis Septembre 2005, des évolutions constatées dans la société, de la fermeture de l'usine et de l'après.

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01 septembre, 2007

Boycott et Avis.

Comme il l'a été dit successivement sur France-Bleu Drôme-Ardèche et France Info, des ex-Reynolds appellent au boycott de la marque Reynolds. Je m'y associe, même si j'ai conscience que ce n'est pas satisfaisant (comme le dit un des commentaires du billet précédent, je suis ouvert à tout autre moyen d'action), que ce n'est pas suffisant et que d'ex-collègues risquent de pâtir de l'éventuelle réussite de l'opération. Je ne vois malheureusement pas d'autres moyens de frapper le groupe pourtant (étant entendu que je me refuse à toute action terroriste !). Cette action doit cependant être doublée d'une prise de conscience collective. On ne peut simplement pas continuer comme cela. Evidement qu'il est désormais difficile de ne pas acheter chinois ! Mais on peut quand même réguler ses besoins de consommateur, mettre un peu de citoyenneté dans tout ça. On peut aussi prendre conscience que délocaliser une production, comme ce fut le cas pour Reynolds, peut aussi être un excellent moyen pour un groupe de perdre beaucoup d'argent en faisant beaucoup de casse sociale. Ce serait bien par exemple qu'un vrai contrôle des capitaux entrant et sortant de France existe. Ce serait pas mal qu'un contrôle draconien des aides publiques (qu'elles soient françaises ou européennes) aux entreprises existe, avec obligation de remboursement en cas de manquement aux règles. Ce serait bien aussi de taxer les produits en fonctions de leur lieu de production et des conditions sociales dans lesquelles cette production se fait. Et qu'on en me parle pas de ce sacro saint-respect des règles de concurrence. S'il est un dogme en vogue actuellement, c'est bien celui-là. A coup d'alliance secrète, de marchés truqués, de partages occultes, le capitalisme (osons appeler les choses !) déteste la concurrence, sauf peut-être celle que subissent les travailleurs. Ce serait bien enfin que la gestion des entreprises soient faite par d'authentiques entrepreneurs et non des financiers qui, on l'a vu, n'ont pas de compétence particulière dans ce domaine. Mais non, actuellement, la France semble se préoccuper de bouclier fiscal, de peines planchers et de politique-pipeule ! La prise de conscience sera sans doute lente à venir, mais il faut commencer !

Après moult essais destinés à m'en éviter la saisie complète au clavier (quel flemmard alors !) voici le texte dûment OCR-isé, quasi-intégral (j'ai ôté l'entête et les éléments d'identification du salarié en question), de l'avis de l'inspecteur du travail. Cette décision peut naturellement faire l'objet d'une procédure d'appel de la part de la direction.


DÉCISION



L'inspecteur du Travail de la 4eme section,


  • Vu les articles L 425-1 et L 436-1 du Code du travail ;

  • Vu la demande non datée, reçue le 28 juin 2007 par nos services, par laquelle la société REYNOLDS SAS sise à VALENCE sollicite l'autorisation de licencier dans le cadre d'une procédure de licenciement collectif économique, nom de l'intéressé(e), salarié protégé au titre de ses mandats de mandat n°1 et de mandat n°2 ;

  • Vu l'accord d'entreprise signé le 22 septembre 2006 entre l'entreprise REYNOLDS SAS et les organisations syndicales CFDT, CGC, CGT et CGT-FO et relatif à la prorogation des mandats des représentants du personnel, déposé le 21 décembre 2006 à la DDTEFP de la Drôme ;

  • Vu la convocation en date du date de convocation à un entretien préalable au licenciement pour le date de l'entretient ;

  • Vu l'avis rendu par le Comité d'entreprise le l5 juin 2007 ;

  • Vu la prorogation des délais notifiée à l'employeur le 28 juin 2007 pour les nécessités de l'enquête;

  • Considérant les éléments recueillis lors de l'enquête contradictoire effectuée le 6 juillet 2007 dans les locaux de l'inspection du travail ;

  • Considérant que le licenciement envisagé nom de l'intéressé(e) est motivé par une détérioration de la situation économique de l'entreprise, conséquence d'un marché « instruments d'écriture » en régression et de fortes pressions concurrentielles ; qu'une réorganisation de l'entreprise vers l'extérieur (pays à bas coûts) a été jugée indispensable pour la sauvegarde de la compétitivité de la marque REYNOLDS et de l'activité « instruments d'écriture » ;

  • Considérant qu'il a été ainsi décidé de procéder à la suppression de 251 postes au sein de REYNOLDS SAS (activité de production et de conditionnement) dont le poste de nom de l'intéressé(e), poste de l'intéressé(e) ; que 68 postes permanents relevant des fonctions supports seraient par ailleurs maintenus ;

  • Considérant que l'entreprise REYNOLDS SAS appartient au groupe NEWELL RUBBERMAID et plus particulièrement à sa subdivision SANFORD BRANDS fourniture de bureaux ;

  • Considérant que suite à une lettre ouverte des représentants du personnel à l'attention de la Direction, en date du 30 mai 2007, par laquelle ils ont questionné la Direction sur la fermeture éventuelle de l'entreprise et au déclenchement d'une grève en juin 2006, informés par une source extérieure de la mise en oeuvre prochaine d'une réorganisation de l'entreprise, un Comité central d'unité économique et social (existence d'une UES entre REYNOLDS SAS sise à Valence, WATERMAN sise a Nantes et SANFORD Ecriture SAS sise à Paris) a alors été réunit en urgence le 18 juillet 2006 pour informer les représentants du personnel de la décision prise par le siège de NEWELL RUBBERMAID de délocaliser l'activité de production et de conditionnement des instruments d'écriture produits par REYNOLDS SAS en Chine et en Tunisie ; que la procédure de consultation du Comité central de l'UES et des Comités d'entreprise a commencé le 29 août 2006 et s'est achevée en décembre 2006 .

  • Considérant les multiples retards dans les envois des documents par la Direction de REYNOLDS SAS, et ce tout au long de la procédure de consultation livres III et IV, aux représentants du personnel ainsi qu'à la Direction Départementale du Travail de la Drôme ; que le cabinet d'expert nommé par le Comité d'entreprise de REYNOLDS SAS n'a pu rendre son rapport dans les délais faute d'avoir eu à temps tous les documents demandés et la Direction de l'entreprise; qu'il en ressort une légèreté de la part de l'entreprise dans la conduite de la procédure de licenciement collectif pour motif économique ;

  • Considérant la situation économique de l'entreprise REYNOLDS SAS à Valence ;

  • Considérant une baisse généralisée des ventes pour l'ensemble des produits d'écriture a usage quotidien de la branche SANFORD BRANDS depuis 2003, qu'il en ressort effectivement une baisse du chiffre d'affaire entre 2003 et 2005 constatée pour la marque REYNOLDS ; que cette baisse s'explique néanmoins, en partie et pour l'entreprise REYNOLDS SAS, par un transfert de 2,2 millions d'euros de son chiffre d'affaire vers la marque PAPERMATE; que, sans ce transfert, le chiffre d'affaire 2005 de la marque REYNOLDS aurait atteint celui de 2004 ; que sans ce transfert, les ventes de la marque REYNOLDS se seraient stabilisées ;

  • Considérant qu'au terme du rapport rédigé par l'expert SYNDEX du Comité d'entreprise, la marque REYNOLDS supporte un niveau anormalement élevé de charges (notamment en dépenses marketing et en participation aux frais de siège) comparativement aux autres marques de la branche SANFORD BRANDS qui pénalise la rentabilité de la marque ; qu'il ressort en outre que les hypothèses sur lesquelles s'est appuyée l'entreprise pour l'élaboration du compte de résultat prévisionnel 2006-2009 apparaissent excessives; qu'elle reposent en effet sur une baisse des volumes de 12% en 2006 alors que les perspectives de marché (source GFK) établissent, pour SANFORD, une progression des volumes vendus en grandes et moyennes surface de + 2,8 %, principaux lieux de vente des instruments d'écriture REYNOLDS ; que le résultat net du groupe NEWELL est positif en 2005 (251 milliards d'euros) ; que la branche SANFORD BRANDS, à laquelle est rattachée la marque REYNOLDS, malgré une baisse des ventes, assure néanmoins la plus importante contribution au chiffre d'affaire du groupe et au résultat opérationnel du groupe; que la branche SANFORD BRANDS a enfin la meilleure rentabilité ; que l'absence de contestation sérieuse de l'employeur lors des débats valide la situation économique décrite dans ce rapport ;

  • Considérant en conséquence que la réorganisation de l'entreprise envisagée par la Direction, qui passe par la suppression de 251 postes, n'est pas justifiée par la situation de l'entreprise REYNOLDS SAS et la nécessité de sauvegarder la compétitivité de la marque REYNOLDS ; que la marque REYNOLDS n'est pas menacée sur le marché; qu'au contraire la réorganisation n'a été décidée que pour augmenter les profits; que les difficultés économiques avancées par la Direction ne sont des lors pas sérieuses ;

  • Considérant la réalité des efforts de reclassements consentis par l'employeur, que l'ensemble des entreprises du groupe a été sollicité; que des postes ont été proposés à nom de l'intéressé(e) ; que l'employeur a satisfait a son obligation de reclassement.

  • Considérant l'absence de lien entre la demande et les mandats détenus par le salarié.


DÉCIDE


Article unique : l'autorisation de procéder au licenciement de nom de l'intéressé(e) est refusée.


L'inspecteur du travail,

signature


Cette décision peut faire l'objet des recours suivants :

Recours hiérarchique devant Monsieur le Ministre de l'emploi, des Relations Sociales et de la Solidarité,Direction des Relations du Travail - Sous-Direction des Droits des Salariés - 39-43 quai André Citroen - 75739 PARIS CEDEX 15

Recours contentieux devant le Tribunal Administratif Place de Verdun * 38000 GRENOBLE

Ces recours doivent être introduits dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision.

Toutefois, le recours hiérarchique suspendant le délai de recours contentieux, vous avez la possibilité de saisir le Tribunal Administratif, si votre requête est rejetée dans un délai de deux mois à compter de la décision de Monsieur le Ministre.



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posté par DiogenePasCynique le 1.9.07. Lien vers ce billet


2 Commentaires:
Anonymous Anonyme a dit...


À l'origine, le boycott est le choix de ne pas acheter des produits dont les conditions de production ne sont pas jugées justes.
Les appels aux boycotts ne sont pas seulement des diminutions de vente, c'est l'attaque de ce qui est le plus important pour les entreprises, leur image de marque.
Raisons d'appel au boycott:
*le non-respect des droits de l'homme et des droits sociaux
*les délocalisations ou fermetures d'établissements industriels.


Je suis d'accord avec toi Diogene:
"Cette action doit cependant être doublée d'une prise de conscience collective. On ne peut simplement pas continuer comme cela. Evidement qu'il est désormais difficile de ne pas acheter chinois ! Mais on peut quand même réguler ses besoins de consommateur, mettre un peu de citoyenneté dans tout ça."

En réfléchissant avant de brandir notre carte bleue, nous devons entrer dans le rang des consom'acteurs, dont la communauté doit s'élargir à grand pas.

Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vende pas !
Coluche (1944-1986)

1/9/07 7:00 PM  
Anonymous Anonyme a dit...

Ce serait bien aussi que lorsqu'une entreprise "délocalise" les moyens de productions, machines, technologie, brevets etc...ne s'envolent pas avec les capitaux mais restent où ils étaient.
Quand à l'appel au boycott et à son impact sur les salariés qui restent ne rigolons pas !!! chacun sait pertinemment que le site de Malissard et le reste à la gare TGV sont de toute manière condamnés d'ici quelques mois, ( 1 an ? 2 ans ?)Non mais quel intêret pour une multinationale américaine de garder un batiment sis à Malissard, et des bureaux à Alixan, département de la Drôme? Avec quelques personnes à gérer, donc forcément des emmerds, alors que notre DRH, après avoir terminé son boulot de la terre brulée s'en va vers d'autres cieux et qu'il n'y aura donc plus personne sur place pour gérer tout ça.
Les chiffres s'effondrent, d'aucune raison de délocaliser il y a 1 an, ils auraient toutes les raisons de le faire maintenant , sauf que c'est de cette délocalisation là qu'est venue leur perte....Comme disait un de nos anciens dirigeants, on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis ! Ha bon! dommage lui est parti et il a pas du passer le message à son voisin...

2/9/07 9:55 AM  

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